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HOMMAGE AU REV PASTEUR SONG JEAN EMILE VINCENT EGLISE PRESBYTERIENNE CAMEROUNAISE
20 mai 2019

LE TEMOIGNAGE - HOMMAGE BOULEVERSANT DU PASTEUR PIERRE LOTI TONYE, UN CAMARADE

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Dans le Temple mythique de la paroisse E.P.C-Eseka /Centre, en plein cœur dirait-on du consistoire Eseka qui t'a vu naître...grandir...et qui t'accueille aujourd'hui pour l'avant dernière étape de ton itinéraire vers la Félicité Éternelle, je suis face à ton corps inerte, sans vie. Les voix séculaires des premiers habitants d'Eseka, les Badjôb pour ne pas les nommer, mêlées à celles des Ndôg-Njee, des Ndôg Tjock, des Lôg Ngônd, aujourd'hui autochtones du chef-lieu du département du Nyong et Kellé , depuis l'entrée de ta dépouille dans ce Sanctuaire se sont tues , pour pour laisser entendre ma voix fluette dans le monde, voix pleine d'émotion, non...de commotion !

Rev. SONG Jean Émile Vincent, lorsqu'un compagnon décide de publier quelques " expressions de cœur" afin de te rendre publiquement hommage, il est immédiatement manifeste qu'il ne s'agit pas d'un rite. Tous ceux qui ont écouté tes discours évangéliques, tous ceux qui t'ont vu dans tes prises de position, en effet, désireux de te témoigner leur reconnaissance et leur admiration, demandent ce qui te ferait le plus plaisir outre- tombe . Rev. Pasteur, ton rayonnement personnel constitue ton attrait premier que te reconnaissent même ceux qui ne t'ont pas aimé et qui ne t'aimeront plus, et heureusement il en est, car l'unanimité ne se réalise qu'autour de ceux qui ne font rien et, le plus souvent, l'épaisseur de la médiocrité se mesure à la profondeur de l'indifférence. Mes " larmes" ne sont donc pas l'obligation liturgique d'un quelconque culte " de grands pasteurs", qui consisterait à célébrer une dernière cérémonie, marquant, tout en l'ouvrant, le passage vers l'oubli. Elles sont- mes larmes - la ferme volonté et l'intention droite de continuer ensemble, de poursuivre "avec toi " malgré ton départ, dans la même amitié et la même admiration, la route entreprise depuis de longues années. Je pourrais m'interroger longuement sur ta pédagogie ou sur ta manière de gérer les Hommes pendant le quart de siècle de ton ministère. Au gré des souvenirs, je retrouverais certainement des attitudes très diverses, j'évoquerais l'homme qui n'aimait pas s'astreindre aux règles rituelles, qui ne croyait pas à la vertu absolue de la facture classique de l'enseignement. Mais je noterais aussi qu'il n'y eut jamais, dans tes propos, rhétorique facile ou creuse poésie. Ta pédagogie et ta philosophie étaient d'autant plus bonnes qu'elles étaient chez toi sans fard et sans apprêt, toutes naturelles car elles étaient l'expression de l'autorité qui émanait de toi et grâce à laquelle s'établissait normalement ton ascendant. Il ne s'agissait nullement, il faut le souligner le souligner, d'une autorité acquise grâce au rôle joué dans les différentes juridictions de notre Eglise, mais de l'autorité qui existait du fait même que l'homme, par lui seul s'imposait. C'est en tout cela et par tout cela, que ta personnalité a pris son vrai relief. Car homme de devoir, d'engagement, de fermeté dans tes positions...tu séduisais non seulement par ton autorité et ton ascendant naturel, mais plus encore par tes qualités : une intelligence rapide et pénétrante , toujours en éveil pour les problèmes de notre Eglise ; une culture baignée par la foi en Jésus christ, et une culture qui était culture , et non érudition, parce qu'elle se voulait vivante, parce que son unique objectif était de comprendre le présent, de saisir les Hommes de notre temps et, t'avait conduit au prix de quel effort et au prix de quel itinéraire, on ne le soulignera jamais assez , à accepter difficilement - il faut dire que la tolérance n'était pas ton dada- les opinions et les idées contraires aux tiennes; mais tu n'hésitais pas à réprouver les actes quand il le fallait et, plus encore l'indifférence et la lâcheté. C'était Jihru ! Cette volonté infatigable, tu l'as manifestée ces cinq dernières années de notre Eglise ; volonté sans cesse de comprendre d'abord ; volonté qui lorsqu'elle était animée et servie par une vaste culture, était l'expression même du véritable humanisme, qui est d'abord une morale de l'action dans la société. Et c'est là, lorsqu'on découvrait chez toi cette quête ininterrompue, voire cette inquiétude, qu'apparaissait pleinement l'homme.

Rev. SONG Jean Émile Vincent, tous ceux qui t'ont bien connu ont une fois ou l’autre, découvert que derrière " le pygmée " comme aimait t'appeler Rev. TIBA André, souvent en apparence rude et froid, il y avait dans la chaleur de tes conversations, dans ton souci de t'enquérir des autres, dans ta façon d'être présent, dans la gentillesse de tes gestes, dans la bonté de tes yeux, dans la simplicité de tes mœurs, un charme particulier que l'on retrouvait même parfois dans tes colères ou plus encore, dans la manière inimitable, toute de tendresse, avec laquelle tu savais, " après le tonnerre" que tu avais fait éclater , reprendre la quiétude et la bonhomie . Tu pensais là-dessus de toi même, que tu étais un faux calme, je dirais plutôt que tu étais un homme incapable d'être véritablement en repos, toujours attentif et susceptible, pour cette raison de t'enflammer rapidement : en vérité, un homme très sensible, homme de cœur et de cœur généreux, homme de missions et d’ambitions.

Monsieur le 60e Modérateur de l'AG / E.P.C, ces moments sont ceux de l'amitié et de la reconnaissance. Ils vont à celui qui s'imposait naturellement par son rayonnement et qui, de façons diverses, conseillait, orientait, dirigeait, commandait, en cherchant à comprendre de son mieux les êtres et les choses, parce que ta personnalité te donnait de savoir guider, décider, ordonner, mais aussi accepter et aimer.

A mañ Bitôm Bi Missinga, ton départ me fait découvrir que les ténèbres ne règnent pas seulement durant les nuits et certaines saisons tel le solstice. Elles se font aussi de façon bien réelle à certaines époques où la violence, la rancœur, l'esprit de médisance, l'intolérance, le refus de pardonner...même devant la douleur face à un corps sans vie, prennent le dessus et se montrent menaçantes dans les penchants destructeurs que l'Homme porte en lui-même. Mais au lieu de se laisser paralyser, j'ai compris qu'il faut de temps à autre se retirer du vacarme de la vie quotidienne et des événements du monde, non pour fuir mais pour percevoir plus complètement cette vie. Série Rev SONG....bientôt la fin....que diront-ils encore ? Tu es désormais rentré dans la lumière éclatante de l'histoire de l'Evangile en terre camerounaise.

Rev. Jean Émile Vincent SONG Bitôm Bi Missinga, A mañ Yabii , la mort n'est pas un coup du sort; les âmes bien nées savent qu'elle est une initiation. Et au-delà, une ouverture. Il est des Hommes que la mort n'anéantit point, pour lesquels plutôt elle constitue l'ultime porte qui mène vers l'immortalité ...Aurevoir ...À bientôt....

Rev. Pierre Loti Tonye.

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Commentaires
HOMMAGE AU REV PASTEUR SONG JEAN EMILE VINCENT EGLISE PRESBYTERIENNE CAMEROUNAISE
  • Le présent blog a pour but de rendre hommage au Rév SONG Jean Emile Vincent, 60e Modérateur de l'EPC, décédé le 12 avril 2019 à Lyon en France des suites d'une courte maladie. Ici, c'est le foyer d'un souvenir éternel
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